Amandine & Lucas


Le quatorzième arrondissement? Par où commencer? Quartier très intéressant au niveau de Montparnasse. La zone est attractive au niveau des boutiques, si j'ai du shopping à faire, c'est surtout dans ce coin là qu'on me trouverait. A dire vrai, en réalité je vis par là et cela me convient tout à fait, excepté les quelques boulets que l'on trouve à tous les coins de rue. L'avantage ici, c'est qu'on ne manque strictement pas de boulangeries. Oulà je sais quand je parle tourisme, j'ai la langue qui se délie très vite et on peut m'entendre pendant des heures. Pour couper court au discours actuel, je m'étais réveillée ce matin et... ni café, ni jus d'orange. Débutons donc la journée de mauvaise humeur! Il faut dire que précédemment, il y a eu les fêtes de fin d'année et donc je n'avais pas pensé une seule seconde à ce genre de détails. A plat ventre sur mon lit, je tapotais sur le clavier de mon ordinateur des messages de "Bonne année 2011" et regardant sur facebook de temps à autre, jetant aussi un œil sur ce fameux site de rencontres. Pourquoi m'être inscrite dessus? Juste pour tester une nouvelle chose, après tout autrefois on savait se faire des relations autrement. La vérité, c'était que je m'en fichais complètement de tout ça à part quelques exceptions qui n'ont d'ailleurs pas forcément fini en coucherie vu ce qu'il m'est arrivé, il faut vraiment que j'ai beaucoup d'alcool dans le sang pour me laisser faire. Ce qui m'intéressait, c'était d'oublier tout ce qui avait pu se passer au cours des dernières années! Mais il y avait un problème, il me restait lui. Celui que j'aime, qui n'en sait rien et qui se trouve à présent loin de moi, à cinq heures de TGV environ. Nice, endroit maudit. Bien sur que Lucas me manquait, à chaque instant. Mon cœur aurait voulu lui avouer mes sentiments depuis fort longtemps et le reste ne voulait pas qu'il s'encombre d'une personne aussi "compliquée" que moi. Vous savez, il arrive que l'on se trompe de route et que l'on fasse n'importe quoi. On voudrait se rattraper mais on a la sensation qu'il est déjà trop tard donc on s'enfonce et on ne fait rien de plus.

16h00. Je m'habillais à l'arrache, comme le temps passe bizarrement. Bottes, collants noirs, jupe de cuir et tee shirt, pull, veste... Vive la grisaille des journées parisiennes. Quoique le ciel était d'un bleu mignon (pas autant que les yeux de l'être dont l'absence me tenaillait le ventre) et parsemé gros nuages blancs. Que j'aime l'hiver malgré ça! Je me surprenais encore à me remémorer de doux instants avec ce joli garçon, aussi beau que dragueur et tout autant gentil. Il avait beau être un sacré collectionneur, un Dom Juan de haute catégorie, il restait celui sur lequel j'avais toujours pu compter. Bref il fallait que je sorte en ce 2 janvier, que je prenne un peu d'oxygène, que je me change les idées. Et justement, j'avais aussi entendu parler d'un nouveau coach sportif dans un club de gym des environs. Sexy, parait-il! D'après le peu de copines que j'ai réussi à me faire et qui fréquentent ce genre de salles. En même temps, soyons réalistes. Une vendeuse avec des horaires spéciales? Je m'étais un peu négligée et il fallait que je me remette en forme. Je ne savais pas où c'était, je fis donc mes recherches sur Internet et décidais d'aller voir même si bien sur, ce serait fermé et que je ne risquais pas de croiser ce mec, qui doit certainement être au lit avec sa copine, faire des choses coquines! Petit sourire en coin.

Dehors, cette première bouffée d'air me fit un bien fou et je commença à marcher, marcher en direction de mon futur centre de rééducation mentale. Le portrait de l'homme qu'on m'avait dressé était intéressant, de taille moyenne, des abdominaux bien sculptés, des fesses d'acier, des cheveux châtains clairs et des yeux azur. Le genre de physique dont je raffole! Je fus déjà curieuse et excitée à l'idée de le rencontrer. A ma plus grande surprise, des déménageurs barraient un peu la route avant que je n'atteigne mon but et je me rendis compte que traversaient devant moi, des meubles typiquement semblables à ceux des parents Vogel. Je les reconnaitrais entre milles! Mes yeux les suivaient et soudainement je me heurtais à une carrure masculine, musclée et...

- Oh? Oh! Euh... Oh my god... Lucas...

Mon Lucas! Qui d'ailleurs portait un petit bonnet en laine et qui restait toujours aussi mignon. Mon cœur battait à cent à l'heure, peut-être plus. Je m'efforçais de garder mon calme, j'avais envie de lui demander ce qu'il fiche ici. Seulement, je ne suis pas idiote et je sais qu'il ne s'agit très certainement pas d'un hasard. Mes prunelles se glissèrent dans les siennes, émotive j'aurais bien pu en pleurer. Au lieu de ça, naturellement je me faufilais directement dans ses bras. Un élan d'affection qui peut surprendre ou autre mais je n'en avais rien à faire. Mes petites mains le serrait autour de sa taille, de toutes mes forces et ma tête collée à sa cage thoracique.

Cela faisait exactement 83 jours que je vivais un cauchemar. Ma vie n’avait plus aucun sens sans la personne que j’aime et quoi que je dise, même si je le cache comme jamais, elle me manque. Je l’aime et je l’ai toujours aimé. Oui je ne lui montre pas comme je le devrais, mais en même temps vous m’avez bien regardé ? J’ai la tête d’un mec romantique qui cherche à faire comprendre à sa meilleure amie qu’il l’aime ? Non sérieusement, c’était pas moi. Disons qu’avant, oui j’aurais pu être un mec bien, un mec capable de faire vibrer une fille sans avoir besoin de coucher avec elle un bon nombre de fois. Aujourd’hui, j’étais un homme bien différent et vous allez dire que je parle tout le temps d’elle mais c’est un peu à cause d’Amandine que je suis devenu comme ça. Bah quoi, voir la femme qui fait battre son cœur embrasser un mec devant lui et bien ça fait mal et ça fait perdre la tête. Alors oui, maintenant j’étais un mec bien volage. Et je dois dire que cette vie me convient. Enfin du moins, c’est mieux que rien. J’étais persuadé que ma tigresse était la femme de ma vie et même si je n’arrivais pas à lui dire et bien le principal, c’était que je le pensais. Enfin j’arrête de faire pleurer dans les chaumières, j’en deviens pathétique et puis voilà, elle est partie après tout. Je lui accordais surement trop d’importance, après tout, elle avait quitté la ville… Elle s’en fichait de moi c’était comme ça.

Mais durant ces 83 jours à me demander ce qu’elle faisait et surtout où elle était, je décida de mettre la pression au sein de sa famille pour savoir où elle vivait à présent. Oui je sais je continue de vous parler d’elle et en plus, je vous confie que j’ai fait du chantage à ses parents pour savoir où elle vivait. Bref, je suis totalement pathétique quand j’y pense et vous devez bien vous foutre de ma gueule d’ailleurs. Enfin passons, je savais à présent qu’elle vivait à Paris et je dois avouer que je n’avais pas réfléchi bien longtemps. J’avais terminé le lycée et une fois mon bac en poche, j’avais pris mes valises, le premier train en provenance de Paris et j’avais dit au revoir à ma ville natale qui m’était étrangère depuis le départ d’Amandine. J’étais prêt pour ce nouveau départ et je dois dire que ça me plaisait assez de changer d’air et de découvrir une nouvelle ville. Et puis, comme on dit, c’est la ville de l’amour et du romantisme donc peut être que ça m’aidera à ouvrir mon cœur. Enfin, on en est pas vraiment là à vrai dire. Il fallait encore que je m’installe et surtout que je trouve un boulot. J’avais déjà ma petite idée, une chose était sure, ce serait dans le domaine du sport parce que j’adore le sport et que j’en ai grandement besoin dans ma vie pour me défouler et essayer d’avoir une vie un peu plus normal. Et puis que dire de plus, j’avais aussi envie de découvrir les parisiennes. Bah quoi, je n’ai pas dit que j’allais devenir un tout autre mec parce que je changeais de ville et que je retrouvais ma meilleure amie. Après tout, elle avait surement déjà rencontré un parisien qui lui faisait miroiter une vie de rêve. Elle m’avait surement oublié d’ailleurs.

Cela faisait maintenant exactement une semaine que j’étais arrivé sur Paris et je dois dire que j’avais réussi à faire mon petit bonhomme de chemin. J’avais sauté sur une super occasion au niveau professionnel et j’étais à présent coach sportif dans une salle de sport assez connue de la capital. Je venais de prendre une chambre de bonne en attendant d’avoir assez d’argent pour pouvoir avoir un appartement. Certes c’était pas le grand luxe mais au moins, j’avais mon chez moi et c’était ça le principal. Ce n’était pas encore vraiment meublé, j’avais juste un lit et une armoire mais le reste nada. C’est pour cette raison que je fis venir les meubles de chez mes parents qui m’appartenait. Il devait arrivé aujourd’hui si tout allait bien. En attendant et bien je vivais une vie de bohème. Je faisais du sport tous les jours pratiquement ce qui me permettait de m’entrainer et puis même en donnant des cours à de jolies jeunes filles je me musclais. Et puis le soir et bien je faisais la fête. Croyez-moi, il n’y a rien de mieux que de sortir dans des lieux branchés pour connaitre une ville et se faire des connaissances. Je ne dis pas que ce sont des fréquentations qui sont bénéfiques pour moi mais en attendant, je ne suis pas seul. Et puis bon, je dois dire qu’il y a de très jolies parisiennes qui gagnent à être connues. Enfin si vous voyez ce que je veux dire. Oui vous l’aurez compris, mon petit train train quotidien était le même à Paris. Cela faisait une semaine que j’étais ici et je n’avais toujours pas trouvé le courage d’aller rendre visite à ma tigresse préférée. J’avais peur de sa réaction… Peut être qu’elle ne voulait plus me voir, que j’avais fait quelque chose de mal. Enfin je me posais un tas de questions.

En attendant, je m’étais levé vers 14h aujourd’hui, j’étais de repos aujourd’hui et j’attendais toujours mes meubles. J’avais donc mangé rapidement quelques tartines de pain avec du beurre et un bon café. J’avais pris une bonne et longue douche pour me réveiller et surtout pour me faire passer les excès de la veille. J’avais été dans une boite branchée de la capital et j’avais fait la fête jusqu’au petit matin. J’avais pas mal bu et je ne me souviens même pas ce que j’avais fait durant cette soirée mais peu importe. En tout cas, une chose est sure, j’avais un mal de crâne pas possible. C’est pour cette raison qu’une fois ma douche prise, je pris une aspirine. C’est à ce moment précis que les déménageurs pointèrent le bout de leur nez pour m’amener le peu de meubles que je voulais. Je descendis avec eu pour voir si ils avait tout. Il était déjà un peu plus de 16h00. Ce que ça faisait du bien de prendre l’air frais. Mais ce que je ne savais pas, c’est que ma meilleure amie allait me bousculer dans cette rue. Si je l’avais su, j’aurais sauté de joie. Enfin, c’est ce que je fis tout de même lorsque je vis son si doux visage. Elle était tout aussi étonnée que moi de me voir et m’avait pris dans ses bras spontanément. Si fort que j’en avais mal mais peu importe, j’étais si heureux de la voir.

« - Amandine… Si tu savais comme je suis heureux de te retrouver… »

Je continua de la serrer dans mes bras profitant de ce moment comme si j’allais mourir dans la minute qui suit. J’étais vraiment heureux de sa réaction. Si elle m’avait pris dans ses bras c’est qu’elle était heureuse de me voir. Je vins passer ma main droit dans ses cheveux et j’huma son parfum. Ce que j’étais ravi d’avoir retrouvé la seule et unique femme de ma vie. Je l’aime ça c’était sure, mon cœur battait la chamade à un tel point qu’il aurait pu sortir de ma cage thoracique. Ce que ça fait du bien de retrouver ses racines. Je ne compte pas la lâcher de si tôt ça c’est clair. Oh oui Amandine, tu n’es pas prête de te débarrasser de moi.