Je pense qu'une petite présentation s'impose. Mon nom ne vous dit peut être rien maintenant, mais si nous étions quelques siècles plus tôt, je serai le premier ministre, l'ambassadeur, le chambellan, ou encore le cardinal qui sévit par chez vous. La famille d'Amboise n'est pas n'importe qui, et ne l'a jamais été. Aujourd'hui nous sommes moins reconnus par le monde, mais le statut reste toujours. Je suis noble. Ça a peut être perdu de sa valeur face à la loi et aux hommes, mais c'est une notion qui perdure toujours parmi mes pairs. Nous n'avons peut être plus de château partout en France, nous n'avons peut être plus toute cette influence dans la politique du pays, mais notre pouvoir et notre argent est intact depuis des siècles. On m'a appris l'histoire de ma famille quand j'étais enfant. Je devais respecter mes aînés pour le travail qu'il avait accompli pour que je devienne le garçon que j'étais. Je devais être un véritable gentleman pour rendre hommage à mon nom et montrer que je le méritais. C'est avec des valeurs très nobles mais surtout très strictes que j'ai vécu. Jusqu'à ce que je parte du nid familiale du moins. J'ai quitté ma famille juste avant mes dix huit ans pour faire mes études à Paris. Tout le monde me répétait que c'était inutile, qu'avec un nom comme le mien, j'aurais pu être la personne la plus débile du monde que j'aurais trouvé un poste en claquant des doigts. Mais on m'avait appris à savoir mériter ce que je possédais. Je m'en donnais donc les moyens. Certes, le journalisme n'était peut être pas le métier auquel mes parents rêvaient pour moi. Mais en même temps, qu'est ce que ça pouvait leur faire ? J'ai donc fait les études qui me plaisaient, et une fois terminée, mon père me faisait une offre tellement alléchante que je ne pus refuser. Même si je voulais faire les choses par moi même, quand il me proposa de m'offrir une agence de publication pour que j'y crée le magazine que je voulais, ma fierté et mon euphorie du moment ne pouvait pas me faire dire autre chose que « J'accepte la proposition. ». Me voilà donc depuis plusieurs années à la tête de l'entreprise « D'Amboise Publication » qui gère de nombreux journaux et magazines nationaux et internationaux, dont Gentleman, le mensuel dont je suis le rédacteur en chef. Un magazine spécialisé pour les hommes qui ont de la classe et qui sont fiers de qui ils sont, les hommes comme moi quoi. Depuis que j'ai débarqué à Paris, j'ai découvert une nouvelle facette de ma personnalité. Avant j'étais ce gentleman séducteur qui aime plaire aux femmes et jouer avec leurs sentiments. J'ai gardé ce côté de moi, mais j'y ai ajouté un côté fêtard qui mélange femmes, fêtes, et alcool avec une certaine habilité. Et j'en suis pas peu fier. Même si je me suis finalement rendu compte que ça m'avait peut être pas tant réussi que ça. Vous voyez, même si pour l'instant je joue au séducteur collectionneur de jolies femmes, j'ai promis à ma famille qu'un jour je me fixerai avec une femme et que je fonderai une vraie famille. J'ai jamais dit à quel âge je le ferai, mais un jour ça m'arrivera. Alors quand un jour un ex coup d'un soir pendant un voyage d'affaire à New York débarque chez vous pour vous présenter le fils qu'elle a eu suite à votre aventure, ça la fout mal question projet d'avenir sain et fierté de la famille de la noblesse. Me voilà donc avec un fils de quatre ans sur les bras. Ne vous méprenez pas, ce gosse est merveilleux. Je ne pensais pas pouvoir tomber raide dingue d'un petit comme ça, mais merde quoi, si ma famille apprend ça je serai renié.